Oogst 2013 Frankrijk

  • Guill

    Le point sur les vendanges 2013

    par iDealwine

    29 octobre 2013 à 10h39

    Même s’il est évidemment trop tôt pour juger de la réelle qualité des vins produits en France en 2013 il y a au moins une certitude : ce millésime a été compliqué un peu partout !

    Comme tous les passionnés de vin qui s’interrogent sur la qualité du millésime 2013, Michel Bettane et l’équipe de Bettane & Desseauve viennent de faire le tour des différentes régions viticoles de l’hexagone. Le fait marquant de l’année est bien entendu ce long printemps extrêmement frais et pluvieux qui a eu trois conséquences majeures pour la vigne : un retard végétatif d’environ trois semaines, ce qui provoqué partout un décalage identique des vendanges ; une floraison difficile et anarchique, étalée dans le temps, ce qui a eu parfois pour effet une coulure importante (non fécondation des fruits donc perte de récolte) mais également un étalement des fécondations donc, à terme, des maturités ; enfin, ce temps froid et humide a favorisé l’apparition de deux maladies classiques de la vigne, le mildiou et l’oïdium. Au final on peut donc dire avec certitude que, d’une façon générale, 2013 sera un millésime peu abondant et d’une qualité souvent moyenne mais avec de notables exceptions. Sans compter de nombreux épisodes de grêle, notamment à Vouvray, dans le Bordelais, dans les vignobles du sud-ouest et dans la Côte de Beaune qui ont été cette année particulièrement cruels pour les vignes de ces régions…

    En attendant de déguster pendant l’hiver et le printemps les premiers vins de 2013, voici un petit aperçu de ce qu’on peut dire sur les premières impressions d’après vendanges.

    Alsace

    Ici, le riesling a vécu une année difficile. L’état sanitaire des raisins s’est souvent dégradé alors qu’ils n’étaient pas complètement mûrs. Les vignerons avait donc un choix difficile à faire : soit vendanger pas très mûr, soit vendanger avec beaucoup de pourriture… Evidemment, les domaines les plus exigeants en viticulture (essentiellement les bio et les biodynamiques) vont pouvoir produire d’assez bons vins grâce à des vignes peu chargées et saines. Les autres cépages (pinot blanc, muscat, gewurztraminer) s’en sont un peu mieux sortis.

    Bordeaux

    Il faut être réaliste : globalement on a connu des millésimes plus évidents à Bordeaux… Le volume sera en net retrait par rapport à la moyenne, notamment à cause de la coulure qui a fortement affecté les merlots. La fin du mois de septembre, à la fois chaude et humide a favorisé une forte pourriture qui n’avait pas grand chose de noble… Pour produire des vins corrects, il a fallu beaucoup trier, à la vigne pour ne récolter que des raisins mûrs et à la table de tri pour éliminer les raisins pas sains. Les sols les plus lourds (argiles) s’en sont mieux tirés que les parties sableuses. Les blancs secs seront sans doute plus homogènes. Pour les liquoreux, tout est une question de tri entre la pourriture noble et celle qui ne l’est pas.

    Bourgogne et Beaujolais

    Ici les rendements sont vraiment très bas à cause de la coulure qui a affecté le pinot noir. Les vignerons ont ici aussi été confrontés à un choix drastique : soit vendanger à une maturité un peu juste soit attendre un peu, mais dans la plupart des cas, en raison de la chaleur très humide de fin septembre et début octobre, les raisins ont rapidement “tourné”, passant directement au stade de la pourriture. Pour une fois, il ne fallait pas trop attendre… Pour les blancs, le problème a été à peu près le même, mais l’avantage est que le chardonnay supporte bien mieux d’être récolté en légère sous-maturité. Encore une fois, les vignerons les plus exigeants à la vigne et soigneux dans leur tri après vendange, produiront des rouges frais et sans doute agréables, pas très loin des 2008 dans l’esprit. La Côte de Beaune a été affecté par des épisodes de grêle particulièrement ravageurs et les appellations Pommard, Beaune, Savigny et Pernand-Vergelesses ne produiront pas grand-chose, Volnay étant également affecté par le phénomène mais un peu moins.

    Le Beaujolais a connu une petite récolte (environ 50% de la normale) mais l’état sanitaire était plutôt moins préoccupant que sur les pinots. Il y aura sans doute d’assez jolis vins à Morgon, Fleurie et Moulin-à-Vent.

    Champagne

    La Champagne est sans doute un des vignobles qui s’en sort le mieux en France cette année, à part les vignes de l’Aube, elles aussi très durement touchées par la grêle. Les rendements ont été généreux chez les vignerons les moins soignés, comme toujours… Mais l’ensemble de ceux qui travaillent avec sérieux ont récoltés de jolis pinots et de jolis chardonnays, en particulier dans la vallée de la Marne. Il y aura sans aucun doute de nombreuses cuvées millésimées.

    Loire

    Ici, globalement les blancs se sont nettement mieux tirés des conditions difficiles du millésime que les rouges. Il y aura de jolis chenins secs en Touraine et de jolis sauvignons à Sancerre. Les rouges seront sans doute plus inégaux, il faudra goûter avec soin.

    Languedoc/Roussillon

    Ici les aléas des millésimes sont souvent moins marqués. Cela a été le cas cette année même si certains secteurs ont souffert quand même d’une année un peu chaotique et si les vignes de grenache ont eu pas mal de coulure. C’est surtout dans le Roussillon que 2013 semble se révéler un millésime d’un excellent niveau, tant en blanc qu’en rouge.

    Vallée du Rhône

    Les vignerons du nord de la vallée du Rhône sont sans doute moins mécontents du millésime que leurs collègues du sud… Peu de récolte, une fois de plus, mais les rouges et surtout les blancs seront au moins au niveau de 2012. Le sud a connu de gros problèmes de coulure sur le grenache, le cépage largement dominant ici et les vignerons ont eu du mal à récolter des raisins avec une maturité homogène. Les blancs, une fois de plus, s’en sortent très bien.

  • Dick Schinkel

    Berichtje uit Bordeaux:

    "Jean-Christophe Mau of Château Brown in Pessac-Léognan wrote this painfully honest account of the 2013 vintage on 16 Oct. The image, from Ch Brown's website, is of a much healthier vintage. It is rumoured that not a bag of sugar is to be found in Bordeaux's supermarkets…

    It was at 4 pm that the last snips of the secateurs were made in the rows of Cabernet Sauvignon vines.

    After 1971, 1972 and 1973, and then the frosts of 1991, 1992 and 1993, here we go again with the trio of 2011, 2012 and 2013. What a difficult vintage this one was, coming after a decade or so when we had got used to things being on the easier side.

    One thing is certain today: 2013 has been one of the hardest vintages, or perhaps even the most complicated, in the last 30 years. The disastrous spring set the tone for the year, combining severe delays in the vegetation cycle and the loss of a large part of the harvest, due to all the rain during flowering.

    An exceptional month of July, among the sunniest in the last 25 years, and a very pleasant month of August, were not enough to make up for the delays built up during the spring, resulting in véraison as late as 20 August for the Merlot grapes.

    What we needed was as exceptional a month of September as in 2012, but that was only partly the case. In the event, the general humidity forced us to start the harvest on 1 October, earlier than we had hoped. The Merlot grapes were in very good condition, although botrytis rot did show some signs of virulence here and there. After very strict sorting in the vineyard and the winery, we had some difficulties filling the vats, which do seem so very big this year.

    The initial results on the reds (before running off) show a yield of 33 hl/ha, which is some 25% down on the 10-year average for the harvests. We should consider ourselves lucky, however, compared with those in Bordeaux who were hit by a deluge in June or those who suffered from the many hailstorms that ruined all or part of their harvests.

    The main disappointment will necessarily be tannin quality, which would have benefited from at least another fortnight to finish off ripening. The winemaking process is set to be a very technical, precise and delicate one. The key will be to extract the tannins gently and go for roundness and a fruity expression that can make the vintage a success.

    For our white wines, we are optimistic about the quality, although not regarding volumes since yields averaged 30 hl/ha. The weather conditions in September were ideal for the ripening of Sauvignon Blanc. There is a good level of acidity in the juice, suggesting that the 2013 vintage should be successful and will have good ageing capacity.

    Alcoholic fermentation is coming gently to a close and stirring of the must should be able to start soon, before we allow some time for maturing on the fine lees, as is the tradition at Château Brown.

    All we can hope for now is that 2014 is not like 1974, 1984 or 1994, but more like 2004. A generous, top-quality harvest would be more than welcome!"